J'aime de temps à autres me bercer avec l'idée que je vais explorer ma région pour découvrir des lieux, des gens, des choses. Mais jusqu'ici je n'ai qu'une impression, à chaque fois identique, que je sois dans un village quelconque que j’explore, ou au bord du canal, ou encore dans la forêt.
La réalité, c'est la route, les rues, les quartiers pavillonnaires, les zones commerciales. La campagne, y compris ses zones habitées, n'est plus qu'un décor vide, en aucun cas un lieu de vie et d’activité. J'aimerais avoir tort et espère être un jour détrompé au fur et à mesure de mes balades, mais c'est une impression extrêmement puissante ; plus qu’une impression, une constatation, même si je ne puis exclure qu’il en soit différemment ailleurs dans d’autres régions de France.
Corollaire à tout cela : si la campagne n'est plus qu'une zone morte et qui n'appartient plus à la réalité, alors s'y promener est comme se promener dans un rêve, à la rencontre de soi-même, de ses propres représentations et fantasmes.
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From time to time I like to lull myself with the idea that I am going to explore my region to discover places, people, things. But so far I only have an impression, each time the same, whether I am in a random village that I explore, or at the edge of the canal, or in the forest.
The reality is the road, the streets, the suburban districts, the commercial zones. The countryside, including its inhabited areas, is nothing but an empty scenery, in no way a place of life and activity. I would like to be wrong and hope to be one day disproved as I walk around, but it is an extremely powerful impression; more than an impression, an observation, even if I cannot exclude that it is different elsewhere in France.
The corollary to all this is that if the countryside is nothing more than a dead zone that no longer belongs to reality, then walking in it is like walking in a dream, meeting oneself, one's own representations and fantasies.